L’introduction de la biomasse, une énergie neutre en carbone, dans le réseau de chaleur de Paris, porte à plus de 50 % la part des énergies renouvelables et de récupération utilisée pour chauffer la métropole parisienne. Le bénéfice pour les habitants ? 25 % de CO2 en moins dans l’air qu’ils respirent. Reportage in situ pour faire le point sur cette petite révolution, à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle plateforme logistique de la chaufferie de Saint-Ouen.

La plateforme logistique de la chaufferie de Saint-Ouen affiche des allures d'immeubles de bureaux, grâce aux astucieux murs vitrés habillant les silos. Elle s'intègre sans heurt dans un environnement de plus en plus urbain, où elle avoisinera un éco-quartier et une station de la ligne de métro N°14, en cours de prolongement.

La plateforme logistique accueille les granulés de bois, au rythme de 2 trains par jour. Les wagons déversent directement leur cargaison depuis les rails sur un convoyeur à bande. Celui-ci achemine les granulés dans 5 silos de 1600 m3 où ils sont stockés et, selon les besoins, acheminés vers la chaufferie voisine.

L’inauguration de la plateforme de Saint-Ouen s’est tenue le 10 mars 2016, en présence de William Delannoy, maire de Saint-Ouen, Célia Blauel, adjointe à la maire de Paris en charge de l’environnement, développement durable, eau, canaux et plan climat, Frédéric Martin, président de CPCU, et Marc Barrier, directeur général de CPCU.

Le réseau de chaleur de la Ville de Paris carbure désormais en partie à la biomasse. Résultat : un réseau qui produit de la chaleur d’origine renouvelable ou de récupération à plus de 50 % et une réduction de 25 % des émissions de CO2. Un vrai pas en faveur de la transition énergétique !

La biomasse, une source d’énergie prometteuse

La Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain (CPCU), filiale commune d’ENGIE et de la Ville de Paris, fournit en chaleur l’équivalent de 500 000 logements de la capitale et de sa proche banlieue. Pour répondre au défi de la transition énergétique, elle a choisi d’adopter la biomasse –une énergie neutre en carbone– à hauteur de 10 % de son mix énergétique, en remplacement du charbon.

Issue du bois, des déchets verts et des déchets organiques agricoles, la biomasse offre trois modes de valorisation : thermique (chauffage), chimique (biocarburant), et biochimique (biogaz). « Récupérée » ou cultivée, elle s'inscrit donc parfaitement dans la perspective d'économie circulaire encouragée par la Loi de Transition Énergétique.

Grâce à la biomasse, des émissions de CO2 réduites de 25 % en métropole parisienne

Les réseaux de chaleur, ces systèmes de distribution de chaleur à l’échelle d’un quartier, d’une ville ou d’un territoire, peuvent être alimentés par un large éventail d’énergies. A Saint-Ouen, c’est le bois, ressource la plus anciennement exploitée en biomasse, que la CPCU a choisi d’utiliser en remplacement du charbon, afin de produire une énergie thermique moins carbonée.

En pratique, cela représente plus de 140 000 tonnes de granulés de bois consommés chaque année, faisant grimper à plus de 50 % la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique du réseau de chaleur parisien, le plus important à l’échelle du pays.

Grâce à cette montée en puissance du renouvelable, la part du charbon a donc été diminuée de moitié, pour atteindre 16 %. Combiné à l’abandon récent du fioul lourd au profit du gaz naturel dans 5 autres chaufferies, ce sont plus de 300 000 tonnes de CO2 qui ont été évitées au total, soit une économie de 25 % d’émissions polluantes. Le gain est donc considérable et l’amélioration de la qualité de l’air à venir plus que notable pour les citoyens.

Une avancée qui s’inscrit parfaitement dans la stratégie globale d’ENGIE en faveur de la transition énergétique, comme le confirme Frédéric Martin, président de CPCU. « La décarbonisation a démarré en 2009 avec la fermeture de la chaufferie au fioul de La Villette. Nous poursuivons depuis le "verdissement" de nos énergies sans jamais y déroger, dans un contexte pourtant contraire, le coût des énergies fossiles n'ayant jamais été aussi bas. C'est une démarche de long terme, menée avec détermination, qui privilégie la santé des habitants et la protection de l'environnement ».

La chaufferie de Saint-Ouen : un investissement phare en faveur de la transition énergétique

Le 10 mars dernier, 200 personnes ont fait le déplacement pour inaugurer la plateforme logistique de 1,6 hectare, née de cinq années de travail intense - 3 ans d'études et 2 ans de travaux - réalisé en concertation avec la Ville de Paris dans le cadre de son « Plan Climat » et du « Schéma Régional Climat Air Énergie ».

L’utilisation de la biomasse par CPCU au sein du réseau de chaleur de la Ville de Paris – 1er en France, 7e en Europe, 11e au monde… – est donc une première qui suscite d'ores et déjà beaucoup d'intérêt, y compris à l’étranger. En mars, une délégation de la ville de Nagoya visitait ainsi la nouvelle plateforme logistique de Saint-Ouen avant même son inauguration officielle.

Et Celia Blauel, adjointe à la Maire de Paris en charge de l’environnement, du développement durable, de l'eau, des canaux et du plan climat, de conclure : « cette réalisation est un pari sur l'avenir, un signal fort de ce que peut être de la Loi de Transition Énergétique à l'échelle urbaine. Elle représente un premier pas vers la ville durable du XXIème siècle ! ».

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Et concrètement, comment un réseau de chaleur utilise-t-il du bois comme source d’énergie ? Découvrez-le en vidéo

Evolution du mix énergétique de la Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain

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En savoir plus sur la CPCU

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1 Cette baisse d’émissions de CO2 s’accompagne de la diminution des émissions de dioxyde de soufre (-98 %), de poussières (-90 %) et d’oxyde d’azote (-85 %)

Tout savoir sur le fonctionnement d’un réseau de chaleur. ENGIE vous explique en vidéo


ENGIE, leader des énergies renouvelables en France